LES ACTEURS DU FRET FERROVIAIRE FRANÇAIS PRÉSENTENT LEUR PLAN D’ACTION

4F, l’Alliance réunissant les acteurs du fret ferroviaire en France, a présenté son plan de développement visant à répondre aux grands enjeux de l’environnement, du climat, de la santé et de la relance économique.

Prévu par la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) et s’inscrivant dans le Green Deal visant la neutralité carbone en Europe d’ici 2050, ce projet d’avenir répond également aux propositions de la Convention citoyenne pour le Climat en matière de transport de marchandises.

Le plan d’action vise à doubler la part du ferroviaire dans les marchandises transportées d’ici 2030, ce qui devrait permettre de réaliser 25 Mds € d’économies au bénéfice de la société sur la période 2020-2040.

Aujourd’hui le transport par rail ne concerne que 9% des marchandises. Le transport intérieur terrestre de marchandise en France représente ~370 milliards de tonnes-kilomètres qui sont essentiellement réalisés (89%) par la route. Cette situation découle d’une série de choix français d’équipements et de fiscalité. Cette déconsidération du fret ferroviaire a des impacts majeurs pour les citoyens, l’économie et les territoires français. Les impacts sont très négatifs sur le climat (CO2 émis, particules fines) et la santé de ses citoyens (accidents, morts prématurées). Les sous investissements rendent également moins compétitifs les territoires non connectés ou mal connectés. Paradoxalement, le choix français du « tout-route » depuis plusieurs décennies ne profite pas assez aux entreprises routières françaises qui sont sous la pression des pavillons étrangers.

Le pire est cependant à venir avec une croissance des transports orientée « seulement route » et sous des contraintes climatiques insoutenables. Le fret ferroviaire a atteint son point de non retour : c’est aujourd’hui qu’il faut agir. En dépit de ses efforts d’innovation, le secteur routier seul ne permettra pas à la France d’atteindre les objectifs climatiques qu’elle s’est elle-même donné. Sans changement de cap, le fret ferroviaire sera définitivement déconnecté des territoires et des ports.

Pendant ce temps en Europe, nos partenaires accélèrent, avec le risque de creuser un retard irrattrapable. 2020 est donc pour le Fret Ferroviaire Français une année charnière. Le Président de la République a récemment appelé à « reconstruire une économie forte, écologique, souveraine et solidaire ». Le Plan de 4F s’inscrit exactement dans cet objectif.

L’alliance 4F propose de doubler la part modale de 9% à 18% en 2030, grâce à trois piliers : le Secteur ferroviaire, l’Infrastructure l’État.

  • Les opérateurs parlent d’une seule voix et sont prêts à travailler main dans la main avec la route et le fluvial pour orienter la croissance des transports vers la décarbonation.
  • Ils ont besoin d’un gestionnaire d’infrastructure qui se fixe comme priorité la qualité de service et l’investissement dans la rénovation et la capacité du réseau.
  • Pour soutenir ces investissements, l’État français, avec le soutien de l’Europe, doit promouvoir énergiquement le report modal vers le rail pour une logistique « propre ».

Outre les effets multiplicateurs sur l’économie et sur l’emploi des territoires, ces investissements seront compensés dès 2035 grâce à l’évitement de coûts externes. En proposant de placer le fret ferroviaire comme épine dorsale de la chaîne logistique, c’est l’ensemble du transport de marchandise, voulu multimodal, qui bénéficie de la croissance au profit de l’ensemble de l’écosystème.

Le plan d’action réalisé par 4F comporte 10 axes et 30 actions chiffrées : c’est une proposition concrète pour donner vie à l’ambition de doublement de la part modale du fret ferroviaire.